lundi 22 mars 2010

Un lundi au soleil

Mais commençons par l'histoire de Shuya.
Shuya est une petite chienne qui était abandonnée sur une place à Budapest, dans la neige et toute maigre. Nico et Avrill sont passés par là. Pas moyen de la refiler à une asso sur place, Nico se tape 12h de train pour ramener la chienne, définitivement adoptée. Un peu peureuse au début, quelques difficultés de sociabilisation avec Macha (la chienne du coloc Karl). Mais curieuse comme une petite chienne toute mignonne, batarde sensible.
Et puis Shyua a vraiment un comportement bizarre. Tourne en rond, suit son maître absolument partout - "affectivement dépendante", très jalouse. En fait Shuya est pleine. Depuis un bon moment, et les petits seront là dans une semaine. Une semaine plus tard, toujours rien. Les parents commencent à s'inquiéter, péter les plombs d'une chienne qui n'a plus de place, ni pour son estomac ni pour ses intestins et qui se vide de partout (mmmmh !!) Et elle a finalement trouvé la force de les pondre, ses sept petits. Tout noirs, tout piallants, se grimpant les uns sur les autres pour aller têter. Des chiots quoi, les yeux fermés, qui comprennent pas grand chose. La maman n'aime pas trop qu'on les prenne dans la main, elle est du genre inquiète...
Elle est redevenue maigre, bouffe comme 4, apprend à courir et a l'air de bien aimer ça !
Juste après avoir récupéré la chienne, ils ont croisé une femme qui a sauté sur Shuya en la voyant et en lui parlant en hongrois. Refusant visiblement de dialoguer avec les nouveaux maîtres. Puis repartant comme elle était venue, assez improbable. Peut-être était-elle simplement contente à l'idée de savoir sa chienne entre de bonnes mains...
Bon après cette séquence émotions, quelques blagues de plus ou moins bon goût sur les Allemands :
Pourquoi les Allemands sont sympas, mais bon, quand même...?
Ben parce que "Heil Hitler !"
Pourquoi les gueules de bois sont-elles particulièrement dures à vivre en Allemagne ?
Parce que c'est quand même vachement compliqué de devoir trier les merdes d'une soirée dans 5 poubelles différentes !
Pourquoi les Allemands font-ils la gueule le 11 Novembre et le 8 Mai ?
Parce qu'eux, ils doivent aller bosser...
Avis aux expat' : vous avez pas des blagues dans le genre qui vous viennent sur les gens avec lesquels vous vivez ? Armelle, j'attends les tiennes !
Je finis par expliquer l'objet du lundi au soleil. (oui, je sais, on est déjà jeudi, et alors ?!!)
Rdv avec Judith, la nana que j'avais rencontré il y a un bon mois et qui est administratrice d'une compagnie de danse, dans le genre. Discussion très intéressante, tout en découvrant les vertues du Club Mate (boisson blindée de caféine, un peu goût de sirop d'érable et pétillant), notamment à propos des lieux et des gens.
Ma question : quel est le plus intéressant - travailler pour une salle, organiser des programmations, organiser une saison... Ou suivre un collectif - troupe, compagnie ou groupe de musique - et donner une structure au projet artistique. L'idée, c'est que dans le cadre de la salle de spectacle, la structure est en grande partie déjà là : assurance, personnel, une partie du budget est stabilisée par des aides régulières (ça pourrait paraître logique, même si attente de résultats). Dans le cadre d'un groupe, le projet précède la structure, ce qui est apparemment plus intéressant à construire et à vivre. A partir de l'envie créative, on adapte un cadre, avec des lignes dures et aussi la possibilité d'improviser aussi à chaque fois dans les formes. Un exemple : la perf de Shannon Spiral Pendulum est aussi une installation visuelle avec des écrans diffusant Spiral Pendulum filmé dans différents endroits etc, et ça peut aussi bien se tenir dans une gallerie que dans un café artistique que lors d'un festival de danse.
Je lui ai demandé conseil pour le stage de M2. Ma question : me "spécialiser" sur le territoire allemand - et berlinois - en changeant de domaine et en allant alors plus vers des musiciens (des jazzeux !) ou bien continuer dans la danse contemporaine et me trouver une chouette compagnie ave qui aller bosser en Chine. Elle me conseille vivement le second choix. Elle-même particulièrement emballée par son expérience de la danse et me conseillant réellement d'approfondir. Et puis la Chine, il fau(drai)t.
D'autres pistes qu'elle me suggère, des petits conseils pour toucher du doigt le type de taf que c'est réellement. Et la possibilité de la suivre un peu en mai-juin, quand Shannon sera en résidence à Ahrenshoop (près de la mer de l'autre côté du Danemark). Elle a l'air d'avoir trouvé un équilibre parfait entre tout ce qui touche à la gestion d'un tel collectif et aux projets qui l'animent, tout en ayant la possibilité d'apporter un regard artistique sur ce qui est créé.
Petite assiette de noodles assise dans l'herbe - encore légèrement humide - d'un parc entre Mitte et Kreuzberg, grand soleil qui chauffe le dos. Puis rendez-vous à la Tanzfabrik. Avec des perspectives assez sympas. Ils se son "enfin" décidés à ouvrir un compte Facebook (ouais, j'ai 42 amis !), dont je m'occupe pour l'instant. Recherche de contacts, publication d'évènements pour les workshops du festival (ce qui signifie demain traductions de l'allemand pour en faire des résumés en anglais, oupii !) Et une grosse journée en perspective caméra à la main à passer dans 6 ou 7 workshops avec un photographe à prendre des images pour réaliser un petit trailer pour de la future comm. Ce qui peut également m'apprendre à faire un brin de montage - le genre de chose qui peut être assez utile par la suite.
C'était donc un lundi au soleil tout à fait plaisant !

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