mardi 19 avril 2011

deDingen

C'est d'abord une vitrine, où on n'arrive pas bien à savoir ce qu'il se passe à l'intérieur : des travaux, un bar qui va ouvrir prochainement ? Je passe plusieurs fois devant puisque c'est à quelques mètres de la maison où nous habitons, à Courtrai, tout près du Buda Theater. Ca semble sympa en devenir, comme un repère d'artistes un peu bohêmes. Une ardoise, où il est marqué deDingen / L'atelier. Elargissons notre vocabulaire famand !

Puis c'est une terrasse au soleil où il fait bon venir boire un petit café après le déjeuner. On passe derrière le bar se faire nos expressos ou chocolats chauds, bios, équitables, qu'on sirote en profitant de la fin de la pause. Les petits gâteaux qui vont avec le café sont délicieux. Potentiel de bar vraiment cool, qui romp avec la monotonie de Courtrai et des vieux de la maison de retraite en face, havre de vie.

A l'intérieur, des tables et chaises de récup, un vieux canapé, beaucoup de plantes, des bougies, des vieilles lampes, vieilles radios, une guitare. La palette de couleurs s'articule entre les verts d'un mur et des plantes, et des rouges et oranges de divers éléments du décor. Equilibre agréable et reposant, lumière douce. Entendre la Rue Kétanou et avoir l'impression d'être au lycée. Découvrir d'autres choses, l'oreille tendue, bientôt le MP3 branché pour une OPA en règle.
Papoter au bar avec notre hôte, ou simplement me caler à dessiner un coin de cet endroit. Refaire le monde un peu plus tard...


Chouffe à la pression, Maredsous en bouteille, et quelques tests de cocktails au concombre ou à la fleur de sureau. Si l'heure de fermeture annoncée est 23h, Brecht ne fermera pas tant que certains auront envie d'une dernière des dernières des dernières petite bière. Un soir, tard, j'ai droit à la visite complète des lieux par son locataire : plein de possibilités de petits espaces d'expositions, ou de mise en place d'ateliers, et aussi d'un coin pour que lui puisse vivre. C'est à l'état de brouillon, mais l'espace est vraiment grand et donne envie d'y faire des choses.


Brecht a 28 ans. Il a l'air d'avoir pas mal voyagé, et pose ses valises pour un petit moment dans ce lieu qu'il souhaite inventer. Grand et fin, brun bouclé avec un front étroit et de (grands) yeux bleus, il ressemble un peu à un gentil hobbit. Très calme et un peu à l'ouest, il accuse légèrement le rythme éreintant que suppose l'ouverture d'un bar. Flamand d'origine, il mélange facilement le français et l'anglais à partir d'une certaine heure. Je ne sais jamais dans quelle langue m'adresser à lui.


Bruxelles c'est bien, vivant. Mais la perspective de retrouver ce petit coin de terrasse/comptoir permet de ne pas trop déprimer à l'idée de retournée à Courtrai, dans dix jours...