mercredi 10 mars 2010

Chercher ? Mieux ! Trouver une chambre !

Il fallait attendre que ce soit fait afin d'être dans le bon état d'esprit pour écrire ça. Le bon état d'esprit, c'est que les recherches sont derrière moi et que l'installation est plus que proche - dimanche midi pour être précise.

Revenons donc l'esprit serein sur un mois et demi de galères diverses, um ein Zimmer zu finden.

Le premier soir, après 12h de train, je dépose mes affaires chez Manu avant de repartir à l'autre bout de la ville voir deux appartements, en pleine tempête de neige. Je n'y trouve personne et repart prendre le métro plus que bredouille. Les sensations : bien couverte, je n'ai même pas froid et la neige plus que fraîche craque sous mes pas, dans les rues désertées. J'apprends le lendemain que je me suis faite sucrer les deux en moins de 24h. Première leçon : choper le rythme, très rapide, de la rotation des piaules.

Première vraie visite pas mal du tout, ils me trouvent "great" mais je ne reste pas assez longtemps à leur goût. Dommage. Je passe les "on te tient au courant" sans réponse, le (un des meilleurs) "on pensait vraiment qu'on avait prévenu tout le monde mais la chambre est prise, du coup tu es venu là pour rien mais, sincèrement, on est désolés." Deuxième leçon : il y a en moyenne une quinzaine de personnes qui viennent pour une piaule, donc tu as intérêt à avoir le profil parfait pour la récupérer !

"All this casting stuff is so annoying", que je dis facilement, ou qu'ils disent, des fois. Le truc, c'est que parmi les 15 personnes qui "candidatent" (je ne sais même pas si les guillemets sont utiles ici !), il faut à la fois se démarquer un peu par des petites réflexions décalées/un peu drôles, mais aussi avoir l'air normale, sympa, facile à vivre. Expliquer que l'allemand au quotidien peut ne pas être un problème mais que l'enjeu d'un casting rend son usage bien plus difficile. Est-ce mon enthousiasme légendaire qui m'aura trahi ? Mon manque de coolitude ? Possible... Deuxième leçon bis : si tu n'as pas le profil parfait fuck, rien ne vaut le naturel !

Il y a aussi le plan du vieux tout glauque qui fait un boulot obscur en indépendant dans un appart dans lequel j'aurai eu autant de mal à me laver qu'à faire la cuisine. On boit une bière en parlant musique. La piaule est vraiment énorme, bien meublée, pas chère, mais je ne peux pas vivre dans cet appart, clairement. Troisième leçon : ce n'est pas parce que tu commences à te demander comment t'en sortir qu'il faut accepter n'importe quoi. [Une histoire de Morgane : elle a débarqué dans un appart où il y avait des pancartes "God loves me" et où le type prétendait avoir joué dans Inglorious Basterds, photo de lui en uniforme nazi à l'appui..] Suivant.

Des fois aussi, l'impression d'un super bon feeling, que le courant passe bien et que je pourrai prétendre à avoir la piaule. Et puis jamais de réponse. Encore, quand en sortant tu te dis que tu ne vivrais pas dans tel ou tel appart, tu veux bien qu'il ne te réponde pas (et j'avoue j'étais censée répondre au vieux tout glauque et je ne l'ai pas fait...) mais quand t'as presque l'impression qu'ils pourraient te prendre, ça peut être sympa de recevoir un p'tit mail respectueux expliquant éventuellement la raison du refus. Je sais, j'en demande bien trop !

Trouver une chambre pour un mois, c'est encore à ma portée. Je rencontre seulement Rini, celle qui me prête sa piaule, et trois semaines de colocs avec deux Allemandes pas désagréables mais que je vois assez peu et avec qui on sait qu'on ne construira rien. Chouette déco tout de même, coin assez sympa, et quand même le plaisir de défaire ses valises. Avant de repartir en quête !

Il y a aussi eu la piaule parfaite, coloc à 4 avec deux Allemands et une Espagnole, équipée de manière assez dingue (en plus des chouettes meubles et lave-linge/vaisselle), punching ball, table de ping-pong, babyfoot. J'ai bien fantasmé sur cette piaule, j'avais bien senti la nana, mais on ne comprend pas toujours

Si, par miracle et même pour une raison obscure, le courant passe bien, il y aura toujours le pote du pote pour passer avant, même arrivé au dernier moment. Des fois on est pas vraiment au courant que ça se passe comme ça, mais certains exemples viennent appuyer la légende urbaine autour du fameux - et publiquement redouté - pote du pote.

Je rencontre Katrin, petite blonde assez chou en école de théâtre. On discute un peu et au bout d'un petit quart d'heure, elle me demande si je suis sagittaire. C'est bien la première fois qu'on me demande ça, et en fait c'est vrai. Un peu surprise, je lui réponds oui, et elle de m'expliquer que les sagittaires sont créatifs, qu'ils aiment bien prendre soin des autres et que j'ai l'air comme ça. Elle est aussi sagittaire, le type qui vient prochainement aussi, et visiblement elle a demandé les signes astrologiques des autres compétiteurs. Je pars en lui disant que mon plus gros risque est qu'elle rencontre un sagittaire mieux que moi, elle me répond qu'en plus elle aime bien mon humour... Que demande le peuple... J'apprends le soir d'une journée à attendre sa réponse que le nouveau coloc ramène un pote à lui. Quatrième leçon : aller péter la gueule du pote du pote.

Au passage, plein d'idées différentes nous passent par la tête : se balader avec une pancarte, en mode femme-sandwich ou sur le vélo (tout de suite un peu plus classe..), tenter de devenir la pote du pote en en parlant à plein de gens, laisser des annonces dans les stations de métro, sur le mur Facebook (!!) de notre unique connaissance berlinoise inscrite... Il y a réellement de quoi devenir dingue, en fait, à force ! Cinquième leçon : malgré tout, rester zen !

J'aurai donc fait 15 jours de squat entre deux chez Morgane. Le temps de découvrir un mode de vie bien différent du mien, et qui ne m'amènera pas à une totale remise en question, mais juste à quelques réflexions supplémentaires au quotidien - et notamment sur la bouffe, bien sûr.

La question demeure : comment ai-je finalement réussi à dégoter une piaule ? Et bien je suis arrivée à la Gabelsbergerstrasse, 7. Une nana avec une bonne coiffure punk (asymétrique / trois couleurs différentes) m'a ouvert, elle m'a montré la piaule, son coloc nous a rejoint. Ils n'avaient des visites que sur un dimanche après-midi et voulaient trouver quelqu'un. Les dates correspondaient parfaitement, j'avais amené ma pochette de dessin genre "hé moi aussi j'suis un peu créative !", je leur ai un peu raconté que je pétais les plombs de chercher une chambre, je leur ai parlé du pote du pote. J'ai expliqué au peintre que j'avais aussi besoin de place pour peindre et stocker des planches, des merdes de trottoirs à (re)peindre - il s'est montré compatissant. Je n'ai pas rencontré le DJ qui dormait quand je suis venue, mais apparemment il est cool et fait des pizzas plusieurs fois par semaine. En partant, je ne leur donne que mon numéro de téléphone, parce qu'on envoie pas un mail à l'heureux élu et qu'ils ont vraiment l'air de vouloir me prendre. Ils me rappellent quelques heures plus tard pour me confirmer. Sixième leçon : ne surtout jamais cesser d'y croire !


Ce matin je suis allée faire les courses au Kaufland à côté avec Moritz et Mathieu. Le premier a ouvert ma porte à 9h28, deux minutes avant mon réveil. J'ai eu envie de le pousser dans des étalages de saucisses ou dans un bac de viande en barquette. Je me suis perdue, je les ai perdu, j'ai racheté du jus de maracuja et du Nutella. Ils ont racheté des olives et plein de fromage.

Vivement dimanche, comme dirait l'autre......

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire