mardi 29 mars 2011
Mireille
Ca ne faisait pas cinq minutes que je m'étais installée sur cette terrasse ensoleillée, un 33 blond bien frais sur la table, Le Roi des Aulnes ouvert sur mes genoux, quand une vieille dame m'a demandé en flamand - assez proche de l'allemand, donc compréhensible - si la chaise était libre. Bien sûr, elle s'asseoit. Commence à me parler, je l'interromps très vite en lui expliquant que je ne parle pas flamand, que je suis française. Elle enchaîne donc dans un français grammaticalement hésitant, mais au vocabulaire permettant de communiquer correctement. Une petite vieille aux cheveux épars et bouclés, plus que grisonnants, aux chevilles et poignets fins, au vernis à ongle dépareillé de rouges et rosés. Son verre de blanc arrive sur la table. Elle a déjà allumé une cigarette. Elle m'explique qu'à partir du moment où elle est assise dans un fauteuil avec un verre, il faut qu'elle ait une cigarette à la main, mais que ce n'est pas bon d'inhaler la fumée, alors elle fume clope sur clope, en crapottant. Cinq en une demie-heure, des industrielles. Elle a deux paquets différents sur elle, des plus ou moins fortes. Elle m'en propose, je décline, lui expliquant que je préfère les cigarettes roulées. Elle me demande ce qu'est cet appareil volumineux posé sur la table : un téléphone ? Non, un casque pour écouter de la musique - vous voulez que je vous fasse écouter un peu de musique ? Elle ne semble pas à l'aise à l'idée d'avoir un tel appareil sur sa tête et refuse poliment. 79 ans, 80 en juillet, elle a de l'arthrose, du mal à marcher, mais utilise inlassablement son vélo, qu'elle a attaché contre le paravent de la terrasse. Elle est tombée quatre fois, se cassant le coude, le nez, mais remontant toujours sur la selle dès que réparée. Elle préfère l'indépendance que lui procure le vélo, et comme elle n'habite qu'à dix minutes, c'est bien plus simple que de demander à son mari de la conduire en voiture. Elle ne peut pas trop rester au soleil car la peau de sa joue gauche noircit au contact des UV - "quand on est jeune, on peut faire ce qu'on veut, mais quand on vieillit, il faut faire attention à tout". Elle se tourne légèrement et continue de me parler. Son mari travaille à la télévision à Bruxelles, mais elle a toujurs vécu à Courtrai. Elle me demande plusieurs fois où j'habite, ce que je fais là. Pas évident de lui répondre que j'habite à Berlin, que je suis là dans le cadre d'un stage en production pour accompagner une compagnie de danse, que nous vivons dans cette maison adjacente au Buda Theater avec l'équipe. Je reprends une bière : une Hoegaarden à la pression. Elle m'explique que son fils est marié à une Zimbabwéenne, qu'ils ont vécu au Zimbabwé, en Guinée et maintenant en Bolivie, que ce n'est pas facile pour les enfants, de devoir passer comme ça d'une langue à l'autre. Sa fille est veuve, son copain étant mort d'overdose - "dans toutes les familles il y a des histoires comme ça". Je lui offre du chocolat - Côte d'or au lait avec éclats de speculos ; elle m'offre un briquet, m'expliquant qu'elle en a toujours des très biens quand elle achète des cigarettes, avec cette sécurité pour que les enfants ne puissent pas les utiliser. Elle part en me déposant une bise, me remerciant de la compagnie, envisageant que l'on se recroise sur cette terrasse, si les circonstances s'y prêtent...
mardi 22 mars 2011
I would ride 500 miles !!
C'est l'humeur, au soleil "toujours", à vélo depuis samedi. Türkisches Flohmarkt en bas de ma rue, le moment d'observer, de négocier, et de remplacer Ziggy. La fin de l'histoire était bien triste : en partant en août dernier, j'ai laissé mon vélo à un Espagnol qui reprenait ma chambre pour un mois. Pour ne pas qu'il galère à en acheter ou en louer un, parce que l'été à Berlin c'est à vélo, parce que je suis sympa. Trop. Ce petit enfoiré a disparu avec sans plus jamais donner de nouvelles - et si jamais nos routes se recroisent, je lui écrase la tête par terre pour lui inculquer les bonnes manières !! C'est donc le coeur abîmé que je m'en allais par ce samedi ensoleillé trouver une monture à peu près digne de remplacer Ziggy, qui soit dit en passant m'avait coûté 20€. Je sais, je sais, à ce prix, c'était un vélo volé. Mais tout aussi bien volé qu'un peu jaune et violet, c'était mon vélo quoi. Passons, concentrons nous sur l'offre.
Presque que des vélos d'hommes, grands. J'en essaie un premier : pédalier défaillant, pas question de devoir hésiter à appuyer sur les pédales, et puis quoi encore ?! Le second c'était pareil, sauf qu'à l'instant où la pédale a lâché, la selle a commencé à partir en avant, moment idéal pour m'apercevoir que les freins ne marchaient que très mal. L'agacement monte, de part et d'autre de la négociation. J'en essaie encore un autre, un bon VTT pas trop grand, robuste. Un frein bugue mais il est largement utilisable. Je négocie (ahahah, comme si j'avais pas commencé depuis le début) et repart avec celui dont il manque toujours un nom. Violet foncé, garde-boue arrière et porte bagage, et ces trucs sur les côtés du guidon qui permettent de prendre une position que je ne prends jamais parce qu'elle ne permet pas de freiner rapidement.
Double test, dimanche et lundi, Schlessi / Mauerpark en une demie-heure, je valide !! Le côté VTT est pas si mal pensé ici, au vu des pavés, des routes parfois gondolées de racines ou de travaux. Bonne accélération, bon rythme de croisière, suffisamment de vitesses pour aborder la Prenzlauerallee tranquile.
C'est donc dynamisée par la vitamine D solaire et la reprise du pédalage intempestif que je me prépare à partir en Belgique, à Courtrai, dans la lointaine agglomération lilloise, en zone flamande, là où Eszter Salamon et son équipe sont en résidence pour un gros projet dont la première est le 21 Mai, au KAAI Theater de Bruxelles. On décolle demain avec Alexandra, elle reste deux jours avec moi pour s'occuper de tout un tas de trucs et m'expliquer quelles seront mes missions (assistance / accompagnement en résidence ?!) pendant le restant de la semaine. L'idée c'est que toute l'équipe squatte une grande baraque à deux minutes du théâtre.
La pièce repose sur une trame de science fiction / anticipation, dans un monde qui se passerait de la présence des corps humains. Pièce de danse qui met l'accent sur l'accoustique et la mis en scène. Grosse équipe technique, deux compositeurs, deux danseurs dont la chorégraphe, une dramaturge : il me tarde de rencontrer l'équipe, de voir de quoi retourne ce projet qui me semble d'ici vraiment intéressant et stimulant.
Ca fait un peu plus d'un mois que je suis revenue : le rythme me plaît et l'atmosphère a toujours ce piquant délicieux, d'un karaoké où tu te foires magistralement parce c'était pas la bonne version de ta chanson, mais où tu repars avec un t-shirt offert par une Italienne (toujours eux...) qui lance sa marque à Berlin - www.whereisjesus.de.
Presque que des vélos d'hommes, grands. J'en essaie un premier : pédalier défaillant, pas question de devoir hésiter à appuyer sur les pédales, et puis quoi encore ?! Le second c'était pareil, sauf qu'à l'instant où la pédale a lâché, la selle a commencé à partir en avant, moment idéal pour m'apercevoir que les freins ne marchaient que très mal. L'agacement monte, de part et d'autre de la négociation. J'en essaie encore un autre, un bon VTT pas trop grand, robuste. Un frein bugue mais il est largement utilisable. Je négocie (ahahah, comme si j'avais pas commencé depuis le début) et repart avec celui dont il manque toujours un nom. Violet foncé, garde-boue arrière et porte bagage, et ces trucs sur les côtés du guidon qui permettent de prendre une position que je ne prends jamais parce qu'elle ne permet pas de freiner rapidement.
Double test, dimanche et lundi, Schlessi / Mauerpark en une demie-heure, je valide !! Le côté VTT est pas si mal pensé ici, au vu des pavés, des routes parfois gondolées de racines ou de travaux. Bonne accélération, bon rythme de croisière, suffisamment de vitesses pour aborder la Prenzlauerallee tranquile.
C'est donc dynamisée par la vitamine D solaire et la reprise du pédalage intempestif que je me prépare à partir en Belgique, à Courtrai, dans la lointaine agglomération lilloise, en zone flamande, là où Eszter Salamon et son équipe sont en résidence pour un gros projet dont la première est le 21 Mai, au KAAI Theater de Bruxelles. On décolle demain avec Alexandra, elle reste deux jours avec moi pour s'occuper de tout un tas de trucs et m'expliquer quelles seront mes missions (assistance / accompagnement en résidence ?!) pendant le restant de la semaine. L'idée c'est que toute l'équipe squatte une grande baraque à deux minutes du théâtre.
La pièce repose sur une trame de science fiction / anticipation, dans un monde qui se passerait de la présence des corps humains. Pièce de danse qui met l'accent sur l'accoustique et la mis en scène. Grosse équipe technique, deux compositeurs, deux danseurs dont la chorégraphe, une dramaturge : il me tarde de rencontrer l'équipe, de voir de quoi retourne ce projet qui me semble d'ici vraiment intéressant et stimulant.
Ca fait un peu plus d'un mois que je suis revenue : le rythme me plaît et l'atmosphère a toujours ce piquant délicieux, d'un karaoké où tu te foires magistralement parce c'était pas la bonne version de ta chanson, mais où tu repars avec un t-shirt offert par une Italienne (toujours eux...) qui lance sa marque à Berlin - www.whereisjesus.de.
mardi 1 mars 2011
Springtime !
C'est officiel, parce qu'à partir de trois jours d'un air plutôt doux, on peut considèrer que c'est le printemps. Si le ciel est bleu presque tout le temps, depuis mon arrivée, cette fois on tombe les gants, le troisième pull et la deuxième écharpe. La fraîcheur du Club Mate se laisse apprécier. Je pense de plus en plus à aller à METRO m'en acheter une caisse, parce qu'ils n'en vendent pas au Kaiser à côté et que boire du Club Mate de Späti tout le temps, c'est un budget !
Vendredi, samedi et dimanche, Ast im Auge est présenté au HAU3, une salle au bord du canal, entre Hallesches Tor et Möckernbrücke. Le planning sur la semaine est plutôt chargé, car complété par d'autres petites choses que je devais faire pour Alexandra. Ca risque d'être sympa, à faire signer les contrats, organiser quelques choses pour Springdance à Utrecht et être la référente pour différentes personnes qui doivent passer avant ou pour la générale, prendre les réservations... Donc aujourd'hui je vais aller rencontrer les gens du HAU qui paraît-il sont adorables, expliquer qui je suis et leur piquer leur téléphone pour des appels internationaux et quelques impressions. Ils s'installent ce soir dans la salle, avec lumières.
Hier soir c'était resto avec toute l'équipe, la Tacha en mode discrète - et même légèrement intimidée, assise à côté d'une Finlandaise qui ne dit pas grand chose, pas évident. Bon moment tout de même, à un peu échanger avec les uns et les autres. L'équipe est sympa mais pour beaucoup ne reste pas sur Berlin. Une dramaturge adorable et perchée, Bryan et Tara jumeaux de t-shirt et whisky. Presque tous végétariens.
L'ambiance à l'appart est toujours très bonne : Teresa relit son livre sur l'éliciculture, elle craque un peu mais voit la fin. Les chattes mangent et dorment sur la converture qu'on leur a mis près du poêle, dans le coin de salon qu'on s'est aménagées, là où il fait chaud. Je ne suis pas encore retournée au Türkischesmarkt, sans doute vendredi. Je prends mon temps, en profite pour avancer des histoires de propriété intellectuelle et droits d'auteur..... Faire des listes de vocabulaire, adopter une attitude antiprocrastination qui pour l'instant se révèle plutôt efficace.
Et l'envie de cluber, qui monte, qui monte !!
Vendredi, samedi et dimanche, Ast im Auge est présenté au HAU3, une salle au bord du canal, entre Hallesches Tor et Möckernbrücke. Le planning sur la semaine est plutôt chargé, car complété par d'autres petites choses que je devais faire pour Alexandra. Ca risque d'être sympa, à faire signer les contrats, organiser quelques choses pour Springdance à Utrecht et être la référente pour différentes personnes qui doivent passer avant ou pour la générale, prendre les réservations... Donc aujourd'hui je vais aller rencontrer les gens du HAU qui paraît-il sont adorables, expliquer qui je suis et leur piquer leur téléphone pour des appels internationaux et quelques impressions. Ils s'installent ce soir dans la salle, avec lumières.
Hier soir c'était resto avec toute l'équipe, la Tacha en mode discrète - et même légèrement intimidée, assise à côté d'une Finlandaise qui ne dit pas grand chose, pas évident. Bon moment tout de même, à un peu échanger avec les uns et les autres. L'équipe est sympa mais pour beaucoup ne reste pas sur Berlin. Une dramaturge adorable et perchée, Bryan et Tara jumeaux de t-shirt et whisky. Presque tous végétariens.
L'ambiance à l'appart est toujours très bonne : Teresa relit son livre sur l'éliciculture, elle craque un peu mais voit la fin. Les chattes mangent et dorment sur la converture qu'on leur a mis près du poêle, dans le coin de salon qu'on s'est aménagées, là où il fait chaud. Je ne suis pas encore retournée au Türkischesmarkt, sans doute vendredi. Je prends mon temps, en profite pour avancer des histoires de propriété intellectuelle et droits d'auteur..... Faire des listes de vocabulaire, adopter une attitude antiprocrastination qui pour l'instant se révèle plutôt efficace.
Et l'envie de cluber, qui monte, qui monte !!
samedi 19 février 2011
La suite, quelques mois plus tard
J'avais dit que je reviendrai. Je l'ai souhaité, ça s'est présenté, il y a eu les grands questionnements et puis me revoilà dans le froid. Berlinois. -17° ressentis, avec le vent sibérien, ça fait froid aux oreilles, aux mains, et ça fait pleurer. Les larmes gêlent sur mes joues en me brûlant la peau, sinon tout va bien.
Un grand bureau fait d'une épaisse planche de bois soutenue par trois traiteaux. Un grand bureau aux murs défoncés de coups de griffes, couverts d'une déco improbable, des poupées, des bouts de mannequins, deux grands (plusieurs mètres carrés..) visages peints ou esquissés, un peu effrayants. Alice est partie deux mois en Inde en me laissant sa place dans un appart assez incroyable que je partage avec Teresa, traductrice gréco-italienne et Virna et Babooshka, les deux chattes frangines. Je me suis réellement installée hier. La façade qui donne sur la rue est toute peinte, très jolie, puis on passe sous une arche sous laquelle est suspendue une paire de canoës. Dans la cour, des vélos et plein de poubelles, à l'allemande. Un arc-en-ciel peint sur la façade de là où j'habite.
Stage. Ca prend évidemment une autre tournure que l'an passé. Etre en mode 3-4 mails par jour pour échanger des documents, poser des questions, penser à un truc à rajouter sur tel ou tel truc... Spéciale dédicace à l'équipe BlaBla : j'ai pris quelques bonnes habitudes, telles que spécifier l'objet de mes mails. Je suis d'une part à faire des choses pour Alexandra (préparer des invitations, et plus tard aujourd'hui commencer à revoir le budget prévisionnel d'après relevés bancaires..), la production manager de Jana qui prépare en ce moment sa pièce, Ast im Auge (Branche dans l'oeil) dont la première est le 4 mars au Hebbel am Uffer. Pièce sans musique, cinq danseuses et danseurs tous fort jeunes. Elle-même a 24 ans, elle a fait un Deug d'Arts du Spectacle à la Sorbonne et elle est pleine d'énergie, d'envies, de projets... Elle sait ce que c'est d'être stagiaire, et je pense qu'on peut vraiment développer une bonne relation et faire des choses intéressantes ensemble. Jana a construit sa démarche artistique autour de la phénoménologie liée au corps et développée par Merleau-Ponty. C'est très spécial, contemporain, mais il y a un vrai fond et un travail très précis qui témoigne d'une intention toute aussi précise. Etant installée pour de vrai, je vais pouvoir trouver mon rythme entre les passages au studio, le travail ici et les briefings avec Alexandra.
Hier soir, j'étais avec Emeline à une soirée privée au HBC, un lieu artistique en mode polyvalent : expositions, concerts, projections, soirées... A Alex, très branché, pour le lancement d'un concept de bar à New York, presque tout le monde super bien sapé, champagne à volonté, verrines/fingers food excellente, et tables de ping-pong un peu partout. Je ne sais pas s'il est possible de voir ailleurs qu'à Berlin une quinzaine de personnes en costards ou petites robes en train de faire une tournante avec une coupe de champagne à la main !! Bonne musique, faune tout de même diversifiée, soirée parainée par Susan Sarandon qui nous a fait un petit pitch. Première nuit dans un vrai lit, exquis.
C'est prometteur, vivement la suite.
Un grand bureau fait d'une épaisse planche de bois soutenue par trois traiteaux. Un grand bureau aux murs défoncés de coups de griffes, couverts d'une déco improbable, des poupées, des bouts de mannequins, deux grands (plusieurs mètres carrés..) visages peints ou esquissés, un peu effrayants. Alice est partie deux mois en Inde en me laissant sa place dans un appart assez incroyable que je partage avec Teresa, traductrice gréco-italienne et Virna et Babooshka, les deux chattes frangines.
Teresa traduit un livre sur la culture des escargots, car les Grecs sont tellement dans la merde qu'ils essaient tous types de reconversion. Elle est très attentionnée, généreuse, drôle et adore raconter des histoires, notamment calée en mythologie. Elle travaille dans la pièce à côté.
La chauffage de l'appartement. C'est quelque chose. Au poêle ! Il y a le heating n°1 qui est dans le bureau de teresa, et j'ai aussi un chauffage dans mon bureau. Ce qui implique récupérer des caissettes, presque préparer un feu pour mettre ensuite le charbon, puis manier les différentes entrées d'air pour que ça prenne bien. Checker régulièrement, rajouter un peu de charbon, descendre les cendres quand le seau est plein. C'est old school mais ça a un charme certain ! Du coup il fait froid dans la cuisine et on a un petit chauffage électrique pour la salle de bains, dont je me sers aussi un peu pour ma chambre.
Stage. Ca prend évidemment une autre tournure que l'an passé. Etre en mode 3-4 mails par jour pour échanger des documents, poser des questions, penser à un truc à rajouter sur tel ou tel truc... Spéciale dédicace à l'équipe BlaBla : j'ai pris quelques bonnes habitudes, telles que spécifier l'objet de mes mails. Je suis d'une part à faire des choses pour Alexandra (préparer des invitations, et plus tard aujourd'hui commencer à revoir le budget prévisionnel d'après relevés bancaires..), la production manager de Jana qui prépare en ce moment sa pièce, Ast im Auge (Branche dans l'oeil) dont la première est le 4 mars au Hebbel am Uffer. Pièce sans musique, cinq danseuses et danseurs tous fort jeunes. Elle-même a 24 ans, elle a fait un Deug d'Arts du Spectacle à la Sorbonne et elle est pleine d'énergie, d'envies, de projets... Elle sait ce que c'est d'être stagiaire, et je pense qu'on peut vraiment développer une bonne relation et faire des choses intéressantes ensemble. Jana a construit sa démarche artistique autour de la phénoménologie liée au corps et développée par Merleau-Ponty. C'est très spécial, contemporain, mais il y a un vrai fond et un travail très précis qui témoigne d'une intention toute aussi précise. Etant installée pour de vrai, je vais pouvoir trouver mon rythme entre les passages au studio, le travail ici et les briefings avec Alexandra.
Hier soir, j'étais avec Emeline à une soirée privée au HBC, un lieu artistique en mode polyvalent : expositions, concerts, projections, soirées... A Alex, très branché, pour le lancement d'un concept de bar à New York, presque tout le monde super bien sapé, champagne à volonté, verrines/fingers food excellente, et tables de ping-pong un peu partout. Je ne sais pas s'il est possible de voir ailleurs qu'à Berlin une quinzaine de personnes en costards ou petites robes en train de faire une tournante avec une coupe de champagne à la main !! Bonne musique, faune tout de même diversifiée, soirée parainée par Susan Sarandon qui nous a fait un petit pitch. Première nuit dans un vrai lit, exquis.
C'est prometteur, vivement la suite.
vendredi 7 mai 2010
I wanna be a part of it...
L'autre jour, en allant à la Tanzfabrik, j'ai trouvé une friperie dans une entrée d'église. Elle ne se tient qu'une fois par mois pendant deux jours et il y a des portants sur le trottoir et à l'intérieur des portes largement ouvertes. On peut monter par les escaliers du côté pour aller essayer des fringues. C'était je pense la première fois que je me déshabillais dans une église...
L'autre jour, un peu plus tard, j'ai eu un début de plan assez intéressant. Ludger m'a présenté à une compagnie composée d'un duo de danseurs (Hyoung-Min, coréenne et Thomas, allemand francophone) accompagné par un musicien italien dont le prénom m'échappe. Ils risquent d'avoir besoin de menus coups de main, et le deal c'est que j'assiste à leurs répèt, à tout leur processus de recherche créative en échanges de petits services.
Première séance, je comprends rapidement l'ampleur des dégâts : ils travaillent sur de l'argile (vaguement comparable à de la boue, une tonne récupérée sur une sorte de chantier près de Berlin) dont ils ont recouvert une bâche - c'est pour l'instant leur terrain d'improvisation. Deux sessions de trois petits quarts d'heure, entrecoupées de discussions sur ce qu'il vient de se passer. La thématique des réfugiés, de l'exil, de la migration. L'attente, l'anxiété, la nature de l'homme qui continue de dormir, de pisser, de manger parfois, de chercher de l'eau. Ils me demandent de prendre des photos (tout est filmé, toujours), je m'éclate. Chacun évolue plutôt dans son coin. Musicien et danseurs en impro, se font des retours à la fin. Restent assez indépendants les uns des autres.
Deuxième séance. Juste les deux danseurs. Changement temporaire de studio, ils ne réinstallent pas l'argile, par flemme et pour ne pas rester prisonnier du matériel.
T : "Shall we talk ?"
H-M : "We don't talk, we try to read each other."
Une trâme avec différentes phases dont ils ont discuté au préalable et qu'ils essaient de différentes manières. Ca fait drôle d'être seule face à eux dans un studio quand ça devient violent, sexuel. De fait, beaucoup plus d'interaction entre les deux. Essayer des choses et voir ce qui fait sens au vu du "message" qu'il cherchent à transmettre. Je leur demande à la fin si je ne les ai pas trop dérangés : pas de soucis, c'est même pas mal d'avoir une autre présence dans le studio. Très bien.
Troisième séance en mode solo. Chacun prend des notes et donne son avis à la fin.
T : "I don't wanna judge..."
H-M : "I think we should start to judge."
L'après-midi se termine sur Thomas donnant des directives à Hyoung-Min, sous formes d'images. Et bien passer d'un chien joyeux à se faire violer sans changer de position, il faut trouver une transition adéquate... Gros travail sur les transitions justement. On a le droit de rire, et ce n'est pas la première fois que je m'en aperçois : quand la danse contemporaine part en couille, on a le droit de rire. Même si tout le monde n'éclate pas de rire, on a le droit de réagir et c'est très agréable : ça fait relâcher la pression d'un spectacle souvent bizarre où tout le monde se triture à chercher le sens. Une approche constructive de leur part à ce propos : passer de l'abstrait au concret en laissant une trâme claire, un fil directeur qui ne perde pas trop le spectateur.
Ils sont en résidence à la Tanzfabrik pendant deux mois, puis deux semaines aux Ufastudios et attaquent leurs premières dates mi-juillet. C'est donc vraiment chouette car si la relation se poursuit comme telle, j'aurai l'occasion d'un bon suivi de projet. C'est déjà intéressant au plan de la production artistique, pour voir de quoi ils sont partis, par quelles étapes ils sont passés pour porter un regard plutôt éclairé sur le résultat. Ils ont autour d'eux une équipe composée d'une "stage designer", d'une administratrice qui ne doit pas s'occuper que d'eux, d'un directeur qui serait le copain de H-M et d'un ingé lumières : des gens que je vais avoir l'occasion de rencontree, et maintenant une petite stagiaire qui voudrait bien leur rendre quelques services !
L'autre jour, un peu plus tard, j'ai eu un début de plan assez intéressant. Ludger m'a présenté à une compagnie composée d'un duo de danseurs (Hyoung-Min, coréenne et Thomas, allemand francophone) accompagné par un musicien italien dont le prénom m'échappe. Ils risquent d'avoir besoin de menus coups de main, et le deal c'est que j'assiste à leurs répèt, à tout leur processus de recherche créative en échanges de petits services.
Première séance, je comprends rapidement l'ampleur des dégâts : ils travaillent sur de l'argile (vaguement comparable à de la boue, une tonne récupérée sur une sorte de chantier près de Berlin) dont ils ont recouvert une bâche - c'est pour l'instant leur terrain d'improvisation. Deux sessions de trois petits quarts d'heure, entrecoupées de discussions sur ce qu'il vient de se passer. La thématique des réfugiés, de l'exil, de la migration. L'attente, l'anxiété, la nature de l'homme qui continue de dormir, de pisser, de manger parfois, de chercher de l'eau. Ils me demandent de prendre des photos (tout est filmé, toujours), je m'éclate. Chacun évolue plutôt dans son coin. Musicien et danseurs en impro, se font des retours à la fin. Restent assez indépendants les uns des autres.
Deuxième séance. Juste les deux danseurs. Changement temporaire de studio, ils ne réinstallent pas l'argile, par flemme et pour ne pas rester prisonnier du matériel.
T : "Shall we talk ?"
H-M : "We don't talk, we try to read each other."
Une trâme avec différentes phases dont ils ont discuté au préalable et qu'ils essaient de différentes manières. Ca fait drôle d'être seule face à eux dans un studio quand ça devient violent, sexuel. De fait, beaucoup plus d'interaction entre les deux. Essayer des choses et voir ce qui fait sens au vu du "message" qu'il cherchent à transmettre. Je leur demande à la fin si je ne les ai pas trop dérangés : pas de soucis, c'est même pas mal d'avoir une autre présence dans le studio. Très bien.
Troisième séance en mode solo. Chacun prend des notes et donne son avis à la fin.
T : "I don't wanna judge..."
H-M : "I think we should start to judge."
L'après-midi se termine sur Thomas donnant des directives à Hyoung-Min, sous formes d'images. Et bien passer d'un chien joyeux à se faire violer sans changer de position, il faut trouver une transition adéquate... Gros travail sur les transitions justement. On a le droit de rire, et ce n'est pas la première fois que je m'en aperçois : quand la danse contemporaine part en couille, on a le droit de rire. Même si tout le monde n'éclate pas de rire, on a le droit de réagir et c'est très agréable : ça fait relâcher la pression d'un spectacle souvent bizarre où tout le monde se triture à chercher le sens. Une approche constructive de leur part à ce propos : passer de l'abstrait au concret en laissant une trâme claire, un fil directeur qui ne perde pas trop le spectateur.
Ils sont en résidence à la Tanzfabrik pendant deux mois, puis deux semaines aux Ufastudios et attaquent leurs premières dates mi-juillet. C'est donc vraiment chouette car si la relation se poursuit comme telle, j'aurai l'occasion d'un bon suivi de projet. C'est déjà intéressant au plan de la production artistique, pour voir de quoi ils sont partis, par quelles étapes ils sont passés pour porter un regard plutôt éclairé sur le résultat. Ils ont autour d'eux une équipe composée d'une "stage designer", d'une administratrice qui ne doit pas s'occuper que d'eux, d'un directeur qui serait le copain de H-M et d'un ingé lumières : des gens que je vais avoir l'occasion de rencontree, et maintenant une petite stagiaire qui voudrait bien leur rendre quelques services !
lundi 3 mai 2010
1er Mai berlinois
A vrai dire, les festivités commencent la veille. La Boxhagener Platz est cernée de flics, il y a des barrières posées à toutes les entrées avec fouille des sacs (principalement pour les bouteilles en verre) A l'intérieur se succèdent concerts punk et lectures de discours (à saveur anticapitaliste, antifa, selon), le bar du Zielona Gora est blindé. Une énorme concentration de crêtes multicolores, de looks vraiment travaillés, de dreads aussi parfois. La mode est au rose, me suis-je dit il y a peu en voyant pas mal de nénettes arborer cette couleur, mais le rouge et le vert sont aussi bien présents... Les pots de Vivel Dop extra-strong seront vides après-demain.
La police allemande : en vert (sonnant tout de suite très militaire) ou plus rarement bleu marine, représentation féminine très forte pour ce type d'évènement, présence énorme pour un concert en plein air. Une trentaine de fourgonettes pour un petit millier de personnes sur la place. Gentils je dirais : plutôt intransigeants mais capables d'amabilité.
Je pars avant d'avoir le dénouement de cette soirée, un autre programme m'attend. Passage dans une Proberaum, un bâtiment avant rempli de studios d'enregistrement et aujourd'hui sérieusement menacé de démolition. Un de ces bâtiments informes de la Revaler Strasse dans laquelle je ne suis pas prête d'arriver au bout de mes surprises. On entre par une porte qu'il fallait connaître, un monte un escalier tout dégueu pour arriver dans un couloir menant sur trois pièces : une d'où sort de la musique, une complètement vide, une autre où il faudrait tourner une scène malsaine - tapis rouge, une marche d'estrade au fond, lumière rose, drapés au plafond, la dernière servant de dortoire et de petites discussions. Je ne reste pas longtemps mais apparemment la suite promettait, avec notamment démolition de murs en boites de coquilles d'oeufs, batailles à coups de carton... Je vais récupérer mon vélo, direction Kreuzberg pour boire une bière avec Jeanne et des potes à elle. Et puis Berghain. Une des trois plus grosses boîtes de la capitale. De l'électro très réputée et, chose assez inhabituelle, commençons la description par la queue. Une bonne heure et demie le samedi, et l'incertitude permanente quant à se faire jeter. Légende urbaine : toutes les semaines, le videur du Berghain se retrouve avec quelques potes ? autres videurs ? gens très hypes ? et ils décident ensemble de quel profil pourra ou non rentrer pendant la semaine. Ils virent des groupes de nanas bien sapées et font rentrer trois gars qui ne paient pas de mine. C'est vraiment à s'y perdre.
Petite demie-heure de queue seulement pour nous, il jète un coup d'oeil au leggings argentés de Jeanne et au look Lady Gaga de sa pote, et nous laisse entrer. Seul le Panorama Bar est ouvert le vendredi, donc une grande salle avec un côté dance floor, un énorme bar au milieu et un côté canapés. En vous perdant pour aller aux toilettes, vous tomberez peut-être également sur une de ces petites niches où des couples (+ si affinités) viennent consommer une fiévreuse passion engagée sur la piste de danse. On note au passage que les photos sont interdites ici.
Musicalement, je reste choquée par les basses qui tremblent et font sauter le coeur dans sa cage. De vraies montées qui rappellent que c'est une musique qui colle à la drogue. Des explosions de sons qui auraient dû depuis longtemps faire s'écrouler les murs. Une musique qui indéniablement fout la patate et laisse le temps filer, filer jusqu'à ce que filtre par les volets une lumière qui n'est déjà plus celle de l'aube. Bientôt 6h. On profite encore un peu. Retour au grand jour, croiser des gens café à la main. Ca me met toujours le sourire.
Voilà donc comment aura commencé mon 1er Mai. Une nuit très courte pour ne pas perdre trop de temps. Myfest débute vers 14h, ce qui signifie des concerts partout dans Kreuzberg. Et c'est reparti ! Petite parenthèse : Kreuzberg et Friedrichschain sont séparés par deux ponts (un de métro et un de .. Spree ?) par lesquels je passe à chaque fois que je vais dans ce coin là, c'est-à-dire la plupart des fois que je sors de Friedrichschain. C'est toujours des endroits où se forment des groups de cyclistes : le peloton de la Warschauerstrasse. Ceux qui anticipent les verts, ceux qui pennent au démarrage, ceux qui cherchent à crâmer les autres pour prendre de l'élan pour la côté (c'est ici que vous pouvez me reconnaître), ceux qui ont des vitesses sur leur vélo, ceux qui ont des charettes et qu'on admire, celle qui prend un malin plaisir à doubler sur le deuxième. On est souvent une quinzaine, à regarder le spectacle de jongleurs de feux rouges, en attendant d'appuyer sur les pédales.
Il y a une petite ambiance fête de la musique au nord de la U1. Beaucoup de monde, des groupes qui se relayent sur différentes scènes, encore de l'électro mais aussi du punk, du reagge, même des jazzeux paraît-il ! Je passe un bon moment à me ballader, regrettant de ne plus avoir de batterie dans mon appareil photo. Bonne ambiance, vraiment, des gens qui n'ont pas encore atterri de la veille et qui continuent de danser. Un groupe de rock leadé par une asiat en veste en plastique vert.
Je retrouve les ptits lous de la Gärtnerstrasse près du départ de la manif. 19h, le cortège démarre au son de grosses musiques révolutionnaires (de près ou de plus loin) sur des camions. Motivés motivés... Grosse pensée pour Anouk. J'entends à un moment que nous sommes 20 000. La suite plus tard.
La police allemande : en vert (sonnant tout de suite très militaire) ou plus rarement bleu marine, représentation féminine très forte pour ce type d'évènement, présence énorme pour un concert en plein air. Une trentaine de fourgonettes pour un petit millier de personnes sur la place. Gentils je dirais : plutôt intransigeants mais capables d'amabilité.
Je pars avant d'avoir le dénouement de cette soirée, un autre programme m'attend. Passage dans une Proberaum, un bâtiment avant rempli de studios d'enregistrement et aujourd'hui sérieusement menacé de démolition. Un de ces bâtiments informes de la Revaler Strasse dans laquelle je ne suis pas prête d'arriver au bout de mes surprises. On entre par une porte qu'il fallait connaître, un monte un escalier tout dégueu pour arriver dans un couloir menant sur trois pièces : une d'où sort de la musique, une complètement vide, une autre où il faudrait tourner une scène malsaine - tapis rouge, une marche d'estrade au fond, lumière rose, drapés au plafond, la dernière servant de dortoire et de petites discussions. Je ne reste pas longtemps mais apparemment la suite promettait, avec notamment démolition de murs en boites de coquilles d'oeufs, batailles à coups de carton... Je vais récupérer mon vélo, direction Kreuzberg pour boire une bière avec Jeanne et des potes à elle. Et puis Berghain. Une des trois plus grosses boîtes de la capitale. De l'électro très réputée et, chose assez inhabituelle, commençons la description par la queue. Une bonne heure et demie le samedi, et l'incertitude permanente quant à se faire jeter. Légende urbaine : toutes les semaines, le videur du Berghain se retrouve avec quelques potes ? autres videurs ? gens très hypes ? et ils décident ensemble de quel profil pourra ou non rentrer pendant la semaine. Ils virent des groupes de nanas bien sapées et font rentrer trois gars qui ne paient pas de mine. C'est vraiment à s'y perdre.
Petite demie-heure de queue seulement pour nous, il jète un coup d'oeil au leggings argentés de Jeanne et au look Lady Gaga de sa pote, et nous laisse entrer. Seul le Panorama Bar est ouvert le vendredi, donc une grande salle avec un côté dance floor, un énorme bar au milieu et un côté canapés. En vous perdant pour aller aux toilettes, vous tomberez peut-être également sur une de ces petites niches où des couples (+ si affinités) viennent consommer une fiévreuse passion engagée sur la piste de danse. On note au passage que les photos sont interdites ici.
Musicalement, je reste choquée par les basses qui tremblent et font sauter le coeur dans sa cage. De vraies montées qui rappellent que c'est une musique qui colle à la drogue. Des explosions de sons qui auraient dû depuis longtemps faire s'écrouler les murs. Une musique qui indéniablement fout la patate et laisse le temps filer, filer jusqu'à ce que filtre par les volets une lumière qui n'est déjà plus celle de l'aube. Bientôt 6h. On profite encore un peu. Retour au grand jour, croiser des gens café à la main. Ca me met toujours le sourire.
Voilà donc comment aura commencé mon 1er Mai. Une nuit très courte pour ne pas perdre trop de temps. Myfest débute vers 14h, ce qui signifie des concerts partout dans Kreuzberg. Et c'est reparti ! Petite parenthèse : Kreuzberg et Friedrichschain sont séparés par deux ponts (un de métro et un de .. Spree ?) par lesquels je passe à chaque fois que je vais dans ce coin là, c'est-à-dire la plupart des fois que je sors de Friedrichschain. C'est toujours des endroits où se forment des groups de cyclistes : le peloton de la Warschauerstrasse. Ceux qui anticipent les verts, ceux qui pennent au démarrage, ceux qui cherchent à crâmer les autres pour prendre de l'élan pour la côté (c'est ici que vous pouvez me reconnaître), ceux qui ont des vitesses sur leur vélo, ceux qui ont des charettes et qu'on admire, celle qui prend un malin plaisir à doubler sur le deuxième. On est souvent une quinzaine, à regarder le spectacle de jongleurs de feux rouges, en attendant d'appuyer sur les pédales.
Il y a une petite ambiance fête de la musique au nord de la U1. Beaucoup de monde, des groupes qui se relayent sur différentes scènes, encore de l'électro mais aussi du punk, du reagge, même des jazzeux paraît-il ! Je passe un bon moment à me ballader, regrettant de ne plus avoir de batterie dans mon appareil photo. Bonne ambiance, vraiment, des gens qui n'ont pas encore atterri de la veille et qui continuent de danser. Un groupe de rock leadé par une asiat en veste en plastique vert.
Je retrouve les ptits lous de la Gärtnerstrasse près du départ de la manif. 19h, le cortège démarre au son de grosses musiques révolutionnaires (de près ou de plus loin) sur des camions. Motivés motivés... Grosse pensée pour Anouk. J'entends à un moment que nous sommes 20 000. La suite plus tard.
samedi 24 avril 2010
Le karaoké du Mauerpark
Dimanche dernier c'était grand soleil sur cet énorme parc avec une partie de puces et échopes diverses. Un large bande d'herbe la sépare d'un amphi entouré d'herbe. Au bas de l'amphi, une sorte de scène, comme il se doit. Dessus, une installation avec un vélo/cariole, un mac, un parasol pour le protéger - et pour y voir - deux grosses enceintes d'un autre temps : le karaoké du Mauerpark. Un bon millier de personnes, gradins blindés, sur l'herbe autour, derrière la scène.
Il faut être vaillant.
Les niveaux sont très différents, un groupe d'ados vient chanter et chorégraphier YMCA, une minette lance des frissons dans l'audience sur Alicia Keys - If I ain't got you. Un type vient beugler du ACDC - dommage. Like a Virgin suivie de Pretty Woman. Le public rigole de loin mais applaudit toujours chaleureusement. Un type ivre mort monte sur la scène, manque de se casser la gueule. S'asseoit, s'allonge, se retourne, semble agoniser au soleil. Puis se relève, casse un peu les couilles, enlève sa veste, fait quelques pompes sur No Woman No Cry et les encouragements du public.
Prochaine étape : aller voir de plus près les choix disponibles, et se mettre un grand coup de pied au derrière !!
Il faut être vaillant.
Les niveaux sont très différents, un groupe d'ados vient chanter et chorégraphier YMCA, une minette lance des frissons dans l'audience sur Alicia Keys - If I ain't got you. Un type vient beugler du ACDC - dommage. Like a Virgin suivie de Pretty Woman. Le public rigole de loin mais applaudit toujours chaleureusement. Un type ivre mort monte sur la scène, manque de se casser la gueule. S'asseoit, s'allonge, se retourne, semble agoniser au soleil. Puis se relève, casse un peu les couilles, enlève sa veste, fait quelques pompes sur No Woman No Cry et les encouragements du public.
Prochaine étape : aller voir de plus près les choix disponibles, et se mettre un grand coup de pied au derrière !!
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