samedi 24 avril 2010

Le karaoké du Mauerpark

Dimanche dernier c'était grand soleil sur cet énorme parc avec une partie de puces et échopes diverses. Un large bande d'herbe la sépare d'un amphi entouré d'herbe. Au bas de l'amphi, une sorte de scène, comme il se doit. Dessus, une installation avec un vélo/cariole, un mac, un parasol pour le protéger - et pour y voir - deux grosses enceintes d'un autre temps : le karaoké du Mauerpark. Un bon millier de personnes, gradins blindés, sur l'herbe autour, derrière la scène.

Il faut être vaillant.

Les niveaux sont très différents, un groupe d'ados vient chanter et chorégraphier YMCA, une minette lance des frissons dans l'audience sur Alicia Keys - If I ain't got you. Un type vient beugler du ACDC - dommage. Like a Virgin suivie de Pretty Woman. Le public rigole de loin mais applaudit toujours chaleureusement. Un type ivre mort monte sur la scène, manque de se casser la gueule. S'asseoit, s'allonge, se retourne, semble agoniser au soleil. Puis se relève, casse un peu les couilles, enlève sa veste, fait quelques pompes sur No Woman No Cry et les encouragements du public.

Prochaine étape : aller voir de plus près les choix disponibles, et se mettre un grand coup de pied au derrière !!

lundi 19 avril 2010

Visite de Constance et Alice

Une semaine bien chargée, rythme de touriste/night animal. 2x 4 jours à voir/faire beaucoup de choses. On va essayer de se la jouer chronologique.

La soupe suédoise avec Constance, ou l'équipe de la Tanzfabrik en lendemain de Lange Nacht, fatiguée et un peu nerveuse. Cuisiner dans un bureau c'est pas évident... On mène notre mission à bien, elle va voir le spectacle pendant que je m'assure que la soupe ne crâme pas. En discutant avec deux élèves qui bossent à la TF pour avoir de grosses réductions sur les cours, buvant deux verres de blanc. La performance qui vient d'avoir lieu, c'est celle des suédoises du workshop de danse contact qui font piocher des thématiques d'impro au public avant de se lancer. Ca va d'"éloignement / rapprochement" à "transformez le public en chorale de bruits d'animaux pour improviser". Ce dernier est plutôt coopératif dans ce genre de situation, et j'avais un super mouton à deux places de moi !

Une grosse expédition fripes avec Constance, au Garage, à Nöllendorfplatz. Emprunter le vélo de Nico trop haut, barre au milieu, rétropédalage casse-gueule. Au final un énorme magasin mais au goût souvent douteux, parfait pour des déguisements plus que pour le quotidien. Des matières, des couleurs et des imprimés qui font un peu perdre la tête. De tout, des bacs de cravattes, chapeau de cow-boys, des centaines de jupes de toutes les longueurs, toutes les formes. Des robes de gothique, des robes de bal, des robes de mariée, à froufrous, à jupons, à certaines héroïnes de galas Science Po..

Contre-temps du mardi soir, avion d'Alice annulé, nous voilà parties pour une dernière soirée à aller d'un bar à l'autre, retrouver quelques collègues puis retourner (pour moi) au RAW Tempel, ce gros bloc de béton plein de musique sur laquelle il fait bon dépenser pas mal d'énergie. Cette Revaler Strasse a quelque chose de dingue dans sa structure : ce grand mur couvert d'affiches, avec quelques entrées qui mènent à 4 ou 5 clubs, chemins de terre, hangards, punks, autres, et souvent un type avec son caddie et ses cinq sacs poubelles qui (sur)vit des consignes des bouteilles qui trainent partout. A environ 20 cts la bouteille, je pense facile 500 bouteilles en moyenne par soirée, ça fait du 2600 en comptant 4 jours de congés... Et c'est pas pire que danseuse au Abercrombie & Fitch de Tokyo ! Coin définitivement sympa.

Ca m'amène forcément à notre vendredi soir simplement dingue. On a découvert la Revaler Strasse bis, à Ostkreuz. Encore une grande épopée de soirée qui mérite ses détails. Mojitos chez moi avec Alice, Nico, Morgane, mon coloc. On part toutes les trois avec le vélo de Nico dans l'idée d'aller au Watergate, un des trois clubs très réputés à Berlin. On entend du Yelle par une fenêtre de la Mainzer Strasse. La roue arrière de Nico ne tient pas 50m, dégonflée. Me voilà partie à courir attraper le tramway pour les retrouver un peu plus loin, puis arrivées au Watergate, entrée assez chère, des gens qui sortent à 2h30, pas de queue, moyennement engageant. Morgane nous parle du Renata, un club à juste un station de métro ambiance XIXème, danser sur un énorme tapis oriental qui doit être dans un état pas possible. La perspective nous paraît sympa. Sur le chemin, elle ne cesse de se demander si ça sera ouvert, il est pas loin de trois heures, les mojitos sont loin et nos jambes (et têtes) un peu lourdes. On descend du métro et voyons des gens partir dans des chemins obscur d'où nous parviennent les accords d'une musique qui en ce lieu paraît irréelle. Vraiment. On continue, jusqu'à tomber sur le troisième endroit d'où on peut entendre du son. Au milieu de 50m de mur peint s'ouvre une porte. Des gens en sortent. On se regarde, on entre. Au milieu de quelques arbres, petit chemin qui mène à un bâtiment assez bas, à moitié en bois et tôle. A gauche, table de ping pong rouge trop jolie, gens qui boivent des bières. Personne à l'entrée, on y va. 4 ou 5€ les trois bières, comme tu veux. "Y'a des cinquantenaires tout défoncés qui dansent comme des teletubbies !" Faune autant que décors déroutants. La musique n'est pas ma préférée, de l'électro parfois tripante mais pas très originalement construite. On bouge, ayant en tête de découvrir cette rue plutôt que le Renata. Deuxième endroit, 5€, suivant. Troisième endroit très étrange, un vaisseau spatial genre grande tente en tôle avec des lumières bizarres. A l'intérieur, 12 pécos qui dansent en slip. Vision très étrange. On repart en tripant sur un mix de - mais si vous voyez, ça fait "papopapopolapo (X2) popapapalapapopapalapapopapalapapopa" (un cadeau à celui qui trouve le titre). Il commence à être 4h30 et on a eu notre lot de surprise. Ah bon ? Retournée à l'arrêt de métro, on croise un type qui est censé aller à une soirée d'anniversaire sur un bateau. L'adresse dit quelque chose à Morgane, il nous propose de venir. On se retrouve donc sur une sorte de bateau où des ptits jeunes ont l'air de festoyer. Petite partie de baby, très bon feeling ! Et lever de jour sur la Spree. Retour chanceuses des métros, couchées vers 6h.

Je finirai pour aujourd'hui sur la jam session du B-Flat de mercredi dernier. Si l'affaire est partie en trio, la scène s'est rapidement remplies, pour finalement donner un mélange fort sympathique. Le petit black au piano, avec sa petite dégaine très classe, gapette et chemise finement rayé, très souriant. Le vieux à la trompette, qui est venu faire deux morceaux et est reparti au milieu du troisième. Le contre bassiste que j'avais déjà vu, qui doit ptètre un peu manager la jam session du mercredi... Et des jeunes : un guitariste métisse asiat, la sax alto aux cheveux dans la gueule en solo, pour le moins expressive. Le sax du type à la casquette qu'on croyait plus timide qu'il n'était, une fois lancé. Le trompettiste un peu prétentieux peut-être, et un batteur qui faisait vraiment tout jeunôt mais semblait tellement bien sentir son truc ! Passer le concert assises sur le bord de la "scène", prendre quelques mauvaises photos. Apprécier la diversité des profils, les sourires échangés, les regards satisfaits des grands. Du bon jazz qui auraient parfois pu donner envie de danser.

Du coup, après périple en France et visites berlinoises, il est temps de rattaquer les choses sérieuses. J'ai rendez-vous avec Ludger demain, j'attends avec impatience de savoir quelle peut être la suite du plan "soupe suédoise" !

vendredi 9 avril 2010

Trois workshops

Retrouvailles berlinoises plus que chaleureuses, vélo au soleil du matin sur fond de System of a Down, arrivée en bas de la Tanzfabrik pour y croiser une énorme black qui me dit "salut". Pourquoi pas. Je la reconnais comme étant Elsa, la responsable du workshop de danse africaine. Je lui propose mon aide pour monter ses sacs, elle m'explique qu'elle a les genoux détruits et accepte bien volontiers. Je vais ensuite retrouver Gabriele (une danseuse qui s'occupe pas mal des workshops pour la Tanzfabrik) et Florian (photographe pro) pour voir l'organisation de la journée, rapidement comprendre comment marche leur caméra.

Premier workshop adressé aux pros, animé par Ori Flomin, danse contemporaine vraiment sympa avec beaucoup de mouvement et d'énergie. Particulièrement dur à filmer (pas de possibilité de recul, difficile de bien cadrer en suivant les danseurs...) En musique, des groupes qui se relayent et répètent la même phrase chorégraphique. Certains restent un peu après pour repasser par groupes de trois, un peu plus lentement pour que Florian capte les mouvements qu'il n'a pas réussi à avoir dans le groupe. On en parle après, de la difficulté à anticiper. Ma seule séance de photos dans un cours de danse m'aura au moins appris ça : regarder un enchaînement de mouvements deux ou trois fois pour savoir que telle, telle et telle image, il faut les capter. Et les anticiper pour ne pas les louper, capter les déséquilibres, les changements d'appuis. Filmer le duo atypique d'un photographe à moitié allongé et d'une danseuse.

Deuxième workshop, grosse ambiance dans le studio 4 (celui que je ne connaissais pas, géographie du bâtiment décidément assez complexe, avec des portes cachées...). Une petite quarantaine de participants pour la danse africaine, trois percussionnistes, et Elsa sur une chaise, avec des baguettes, qui donne le rythme. Elle nous explique comment elle souhaiterait que l'on travaille au regard du workshop qu'elle propose, glisse des phrases en français puis me demande de venir la voir. Elle me prend une main qu'elle serre contre elle puis se ravit de pouvoir répéter ses consignes en français ! Des chorégraphies collectives, un grand mouvement vers l'avant, beaucoup d'énergie également, très différente de la précédente ! Le parquet qui vibre. Filmer les pieds qui rebondissent. Puis quelques trios de danseurs qui pratiquent depuis un moment, un peu par niveaux. De l'impro, guidée par les variations des percus, et une énergie encore particulière de quelqu'un qui sait qu'il est regardé par une petite cinquantaine de personnes. On applaudit, on crie un peu !

Troisième workshop proposé par des suédoises, de l'improvisation en danse contact. Premier exercice consistant à aller faire des calins à tout le monde, en se concentrant sur le fait que l'autre est une étoffe toute douce, que l'on effleure d'abord avant de franchement serrer. On les regarde avec Gabriele quand une des animatrices (coupe courte saumon fluo, très bonne tête !) vient la prendre dans ses bras, puis me faire un calin aussi. C'était tout doux, très apaisant. Ensuite un travail par duo avec un plus passif et l'autre plus actif, se suivre, s'entendre, se comprendre. Respirer, rire, chanter un peu, donner vie à la relation en création. Assez peu de participants donc pas trop compliqué à filmer, moyen d'avoir des images sympas. Puis des exercices de voix qui commencent par grommeler et un peu vociférer aussi, pour laisser la voix se libérer sur des essais complètement désinhibés de I will always love you (à propos, jeter un oeil au zapping d'hier je crois avec un tawainais assez incroyable !), très rigolo !

J'ai l'impression de n'avoir croisé que des gens qui (me) souriaient aujourd'hui, ça fait drôle !

Pour la suite, demain se tient la Lange Nacht der Opern und Theater, donc 5h d'animations diverses dans les différents studios et Bibi pour boucher les trous, et bien sûr profiter du spectacle... Entre deux, il s'agira de trouver une recette de soupe suédoise à préparer pour la perf de dimanche soir à laquelle seront présents des membres de l'ambassade suédoise (ça rigole pas..), performance présentée par les animatrices du dernier workshop. Et encore entre deux, Constance débarque dimanche matin.

Sinon, dans les bonnes résolutions et après discussion avec Jeanne à ce sujet, la bière c'est fatal : vive le régime mojito !! A suivre...