lundi 25 juin 2012

Comme un air de fête foraine

Ça a commencé il y a presque deux mois, les hostilités du printemps berlinois, étonnamment ensoleillé, ou bien on est plutôt passé à travers les gouttes. 28 avril, premiers coups de soleil, sur les épaules forcément. La peau ne tiendra pas bien longtemps. 1er mai, un air de fête de la musique d'abord. Caïpirinhas au soleil, concerts dans les rues de Kreuzberg, Görlitzer Park sous un nuage de fumée. Les réseaux sont saturés, on n'arrive pas à se joindre, on évite de se perdre. On passe notre tour pour la manif, les insectes ont commencé à sévir et la jambe de Sophie refuse de nous suivre - on reste avec elle ! Finir la journée à danser au pied des Blu, sur le terrain vague de Cuvrystrasse, organisé par le Renate.

Wysiwyg (What you see is what you get) - encore un club du bout de la Revaler Strasse qu'il nous fallait découvrir, celui juste avant le Morlox, entourés de rondins de bois. On débarque à 12 dans un club vide, on met l'ambiance, et deux heures plus tard c'est blindé, normal. Des phénomènes de masse à Berlin. Et Teresa qui signe son contrat.

Premier tour privé : Régis, Olivia, et leurs quatre enfants aux prénoms champêtres. La pression du tarif, et un joli pourboire pour celle qui a bien fait son boulot - super gratifiant.

Premier vendredi à enchaîner 2x3h de visite, puis au carnaval des cultures, entre Mehringdamm et Prinzenstrasse, des rues de stands en tous genres - mais principalement bouffe et boisson, cinq scènes thématiques, concerts inégaux mais ambiance exquise, melting pot. Tomber amoureuse d'un PD. Lendemain au Morlox, comme une petite habitude bien sympa, de la musique pêchue et des pauses dans le jardin ensablé. Pester contre ces machos qui ne me laissent pas jouer au ping-pong !! Dimanche de nouveau carnaval des cultures, grande parade de chars multicolores, des danseurs, des jongleurs, des musiciens, des cerceaux, des plumes, des kilos de maquillage, des minorités invisibles, des kilomètres à marcher, chaussures aux pieds puis à la main. Finir en open air électro près de la U1, sur un terrain qui avait 100 fois éveillé ma curiosité avant d'aller y mettre un pied.

6 mai : sortir Sarkozy, quel pied !!

Faire découvrir le Brunnen70 à Claire et Armelle. Dimanche aprem - 13 mai - à danser dans le jardin du about:blank, after organisée par le collectif de Céline : "Gartenparty mit Spielzeug" - une voiture à pédales qui fera cinq cent fois le jour du jardin, hamac de cordes, planche de snow entre deux arbres, jokari de fortune ; le dimanche aprem quand les gens font encore la fête, les yeux pas toujours dans l'axe.

Le rouge cerise est rose fluo, et c'est très bien comme ça. Je redore sa place au turquoise, dans ma garde-robe. 

Open air au Badeschiff. Cet endroit a un petit côté Beverly Hills, l'ambiance est à la crème solaire sur les corps dénudés, jeunes et sveltes, lunettes disproportionnées, et la piscine sur la Spree, dont le rafraîchissement nous enchante. On choisit le meilleur spot - forcément - petite terrasse surélevée, on y retournera capter les derniers rayons du soleil, le nez au vent. (...) "Mais quel est le CON qui a attaché son vélo sur le mien ?!!" Faire les 5km à pieds pour se calmer.

Rêver de faire campagne pour le parti nazi, à Munich, très enthousiaste. Hum....

Görligrill, une bande de guides qui espèrent qu'il ne va pas leur pleuvoir dessus tentent laborieusement d'allumer des barbeuc avec de l'allume-barbeuc BIO - quelle aberration ! Blas découpe un énorme morceau de viande dans un caddie-barbeuc, marmaille gourmande se pressant autour de lui. Le planteur délie les langues, le moment d'un Chabada international. 

Intermède en France, six jours. En arrivant à Orly, l'air n'est pas le même, ça sent le changement, vite fait...

Retour, le soir au Club der Visionäre - terrasse sur le canal, rencontres et récits d'attaques de requins à la Réunion - puis Watergate - club et terrasse sur la Spree, perspective imprenable sur le Oberbaumbrücke et le Osthafen, sur lequel le soleil se lève toujours assez vite. Break/ lendemain avec 13 personnes pour visiter les Highights berlinois, un vrai groupe super sympa. Bon groupe l'aprem aussi, mais je sens un fond de fatigue et la difficulté croissante à formuler de belles phrases ! Soir au Berghain - on use le dancefloor du Panorama, interloqués par la musique à l'étage en dessous, on roule de jours heureux sur la balançoire collective. Cadre exceptionnel, hauteur de plafond d'une centrale électrique quoi.. Break/ lendemain 2x Highlights, le retour des Lyonnais blagueurs, et je commence à vomir le film de la Topo.

Constance en sortie de concours, break berlinois bien mérité, open air à Jannowitz Brücke, sous le pont en fait. Assis dans le sable à faire coucou aux bateaux qui passent. Une partie extérieure avec un DJ pas dégueu du tout, et une salle pleine de charme, parquet bien patiné au sol, voûte en briques, une ambiance de gens à l'ouest ou en skate. Festival de théâtre de rue à Mariannenplatz, le Bethanien en style elphique, tourelles élégantes qui se découpent dans le ciel nuageux. On se balade tranquilles, et soudain un gros crac. Le genre de crac qui te fait lever les yeux, et voir s'affaisser une branche, que dis-je le bras d'un arbre, juste au-dessus de nous, et de mômes qui courent dans tous les sens. Ça crie, ça court en mode survie. Miracle, aucun blessé. On laisse nos cœurs se calmer une minute et nous éloignons. La zone est sécurisée, mais sans déconner il y a pas des gens payés pour contrôler ce genre de chose ?

17 juin : Schlachtensee, soleil approximatif mais baignades - tant attendues depuis le 15 octobre dernier, bruit de l'eau, du vent dans les feuilles, bonne ambiance du dimanche. Tourner autour du lac pour continuer de capter le soleil. Retour et voir l'assemblée à gauche, la France à gauche - radio du thorax, le coeur est à gauche. Et Marine et Marion (!!) nous font flipper. Je vais les oublier le temps d'une petite heure d'open air sauvage au Volkspark.

21 juin : je sèche la fête de la musique, humide.

Partager l'enthousiasme puis la déception des Grecs sur la terrasse d'une taverne, face aux Allemands.

23 juin : Gay Pride - ce ne sera pas aujourd'hui que je testerai le circuit de Berlin-Est. À la sortie à Potsdamer Platz, un grand barouf - vérification, je ne me suis pas trompée de station. Dehors en effet, les chars remontent la Stresemanstrasse en direction de la porte de Brandenburg - il y aura des détours. Ma pancarte "Tours en Français" à la main, sourires skotchés avec Paolo au milieu de cette foule haute en couleur. 15h15, j'ai fait un tour pour choper des gens perdus, mais personne n'est venu. Je vais retrouver les autres, papillons dans les jambes et sourire aux lèvres. Au passage, le circuit de la Gay Prise suit à peu de chose près le circuit des Highlights, passant à côté de restes du Mur, de la Topographie de la Terreur où se trouvaient les états-majors du IIIème Reich, puis du Reichstag, pause devant la Chancellerie, coucou à Angela. La musique en veille en longeant le mémorial de l'Holocauste. On est aussi arrêtés un moment derrière l'ambassade de France, le son est bon, le soleil se repointe, l'ambiance est plutôt chaude et délurée. Des silhouettes aussi esthétiques qu'incongrues, dénudées, se lovent sur le capot d'une voiture de flics l'air blasé.

25 juin : il a plu hier, aujourd'hui il fait gris, mais on a pris l'habitude du vent qui souffle bien vite les nuages.